ブル–ピリオド

Dans l’avion pour Dublin, j’ai regardé ce film japonais, Blue Period.

C’est l’histoire d’un adolescent qui s’en fiche de l’école et préfère faire la « nouba » (comme disait ma mère, morte il y a exactement un an) tous les soirs avec ses copains et qui est vraiment « sur une mauvaise pente » alors que ses parents et ses professeurs se désolent de le voir si mal parti. Et puis un jour, il tombe par hasard sur une peinture immense qu’une élève du Club d’art de son lycée est en train de peindre, et quelque chose se passe mais il ne sait pas quoi. Troublé, il revient voir cette peinture plusieurs fois et commence à parler avec l’artiste, jusqu’à ce qu’il se rende compte que lui aussi, quelque part au fond de lui, il a quelque chose qu’il aimerait exprimer.

Ses débuts en dessin et peinture sont ardus et il est souvent découragé. Il est aussi entouré d’autres jeunes de son âge qui sont parfois très sérieux et se préparent pour les très difficiles examens d’entrée des écoles d’art privées du Japon. On voit l’esprit de compétition extrêmement cruel auquel les jeunes Japonais doivent faire face, et c’est très douloureux pour certains et certaines.

Les parents de notre jeune ami lui expliquent qu’ils n’ont pas assez d’argent pour l’envoyer dans l’une des écoles d’art privées du pays, et son seul choix, donc, est d’essayer d’être accepté par le programme d’art de l’Université de Tokyo, université publique et donc beaucoup moins chère que les écoles privées, mais où seuls cinq candidats sont acceptés par an!

Le reste du film nous montre son évolution artistique mais aussi mentale, le chemin ardu parcouru par ses camarades pour qui tout n’est pas rose non plus, la vie des jeunes Japonais de nos jours, la place de l’art dans la société japonaise, la perception des « gens différents » par ce monde qui valorise tellement la conformité et l’uniformité et qui récompense ceux qui ne dérangent pas l’ordre établi. C’est une histoire simple mais aussi très touchante et fascinante.