
Je suis de retour à Tokyo, et dans le train, j’ai lu ce bouquin recommandé par Bismarck.
Il y a des passages que j’ai beaucoup aimés et certains pas du tout. J’ai même rapidement survolés ses descriptions de certains bouquins (Rousseau? Pas mon truc) et de certains personnages d’opéra qui ne m’intéressaient pas du tout. Je ne suis pas assez littéraire et philosophe pour aimer certaines discussions sur des bouquins ou des auteurs ou des critiques littéraires, et j’aurais préféré qu’il raconte vraiment sa nouvelle vie en France, ses chocs culturels, etc.
En gros, l’auteur raconte comment et pourquoi il a appris le français et décidé d’aller passer des années en France pour l’apprendre et devenir prof de français à Tokyo. Il parle très peu de ses expériences quotidiennes et on doit deviner les grandes lignes de sa vie (la rencontre avec sa future femme, son mariage, sa fille, son travail). Ce n’est vraiment pas un récit autobiographie mais plutôt linguistico-biographique. Et même là, il parle très peu du japonais, sa première langue, ce que je trouve dommage.
Il y avait quelques moments très marrants, surtout quand il raconte ses erreurs et hésitations, et quand il apprend à utiliser la langue parlée au lieu de la langue « des livres. » Il y avait aussi des passages très intéressants (mais pas assez développés à mon avis) sur le fait qu’il a perdu le japonais comme langue « première » et « pure » dès le moment où le français est entré dans sa vie. Et ça, je le comprends entièrement.
Mais il n’a pas du tout parlé des « compartiments » dans lesquels on développe nos langues quand on vit et travaille/étudie dans un pays étrangers. Par exemple on peut parler de travail dans une certaine langue mais de cuisine dans une autre langue, ou de problèmes de voiture dans une langue mais politique dans une autre langue, etc., suivant où et quand et comment on a appris et utilisés les mots et expressions de ces domaines lexicaux. Il parle un peu de language d’enfance, mais c’est tout.
Là où l’auteur et moi sommes différents c’est que je suis restée dans des pays anglophones, et donc je continue à perdre mon français, et je suis souvent plus confortable en anglais qu’en français, alors que lui dit que malgré son amour et son expertise en français (je l’ai entendu parler en français, il est assez incroyable), le français ne fera jamais complètement partie de lui, de sa zone de confort.
Comme dans le premier bouquin de lui que j’ai lu, Âme brisée, je ne suis pas fan de son style d’écriture très poétique et littéraire. Mais je ne regrette pas d’avoir lu ce petit livre, merci Bismarck!
De rien! C’est vrai qu’il y a des passages assez pédants, et Rousseau n’est pas non plus ma tasse de thé. Mais tu aurais pu lire un peu plus de ce qu’il raconte sur Suzanne, ça parle de musique, aussi. (Et c’est normal qu’il ne parle pas davantage de lui et de sa famille, c’est sa pudeur de Japonais, si j’ai bien compris.)
Ma deuxième soeur vient jsute de rentrer du Japon, vous vous êtes peut-être croisées…
Bismarck
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