Public Affairs in the Sky

Lors de ma visite à Tokyo, en avril, j’ai eu une guide privée qui m’a fait faire un tour de superbes monuments de la ville. Comme j’étais bien crevée, on se rendait d’un endroit à l’autre en taxi, et lors de l’un de ces petits voyages, j’ai demandé à ma guide s’il y avait des universités militaires au Japon comme West Point aux Etats Unis, par exemple. Elle m’a répondu, un peu gênée, qu’il n’y avait pas vraiment de traduction équivalente au mot « militaire » en japonais. J’ai un peu essayé d’en savoir plus mais notre trajet était court et la conversation s’est terminée là-dessus.

Ce n’est que très récemment que j’ai commencé à comprendre ce qu’elle voulait dire, grâce à une série japonaise parfois assez nunuche mais aussi très intéressante, Public Affairs in the Sky (trouvée sur Netflix, avec des sous-titres en anglais ou français). Dans cette série, une jeune femme en colère contre son job (à la télé) rencontre un jeune homme en colère contre son job (chez les « militaires » (qui ne sont donc pas des « militaires)) et ils sont forcés de travailler ensemble. Le premier épisode était parfois un peu étrange, donc j’ai hésité à continuer, mais chaque épisode (11 au total) est plus intéressant et mieux construit que le précédent, et il y a des moments vraiment très drôles et très touchants aussi, donc j’ai continué. Et les acteurs sont tous excellents et très attachants. Le dernier épisode, qui se passe quelques mois après le séisme et tsunami de 2011 (qui ont conduit à l’accident nucléaire de Fukushima), est très triste mais se termine sur une note positive, ouf!

Et c’est en regardant cette série que j’ai repensé à ma question sur les militaires japonais, parce que cette série parle beaucoup de l’image des « militaires » au Japon (et qui n’est visiblement pas très positive). En effet, après la Deuxième guerre mondiale, le Japon a décidé, dans sa constitution, de ne plus jamais avoir de « force militaire. » Au fil des années (jusqu’en 2014!), poussés par les Américains qui ne voulaient pas devoir défendre le Japon en cas de problèmes avec la Corée et la Chine, les Japonais ont crée une force « d’auto-défense nationale. » Le Japon a donc maintenant le droit de se défendre en cas d’attaque (voir cette page en français pour plus d’information) et ils ont aussi le droit d’aider leurs alliés à se défendre (par exemple l’Australie), mais ils n’ont pas le droit d’être les attaquants. Il existe donc bien une force d’autodéfense, les Forces japonaises d’auto-défense (JSDF en anglais), mais pas de « force militaire. » Et j’ai enfin la réponse à ma question: il y a aujourd’hui trois « académies » qui forment du personnel (et donc pas des mlitaires) pour la défense du Japon.

空飛ぶ (Sora Tobu) – Volant dans le ciel
  • 空 (そら, sora) :
    • Signifie « ciel » ou « espace »
  • 飛ぶ (とぶ, tobu) :
    • Signifie « voler »
広報室 (Kouhoushitsu) – Bureau des affaires publiques
  • 広 (こう, kō) :
    • Signifie « large » ou « étendu »
  • 報 (ほう, hō) :
    • Signifie « rapport », « information » ou « nouvelle »
  • 室 (しつ, shitsu) :
    • Signifie « chambre » ou « salle »
Traduction complète du titre :
  • 空飛ぶ広報室 (Sora Tobu Kouhoushitsu) : Bureau des affaires publiques volant (littéralement), traduit en anglais par « Public Affairs Office in the sky. »

Dans le premier épisode, la jeune femme remarque que le jeune homme a un nom très inhabituel: Sorai. Je n’ai pas compris ce qu’elle voulait dire jusqu’à ce que je tombe sur une leçon sur les voyages et que j’apprenne le kanji: 空. J’ai vraiment beaucoup aimé cette série!

7 commentaires sur “Public Affairs in the Sky

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  1. Je remarque un attrait (relativement soudain) pour le Japon, des copains reviennent du Japon, nos voisins (casaniers au possible) se sont offert une semaine au Japon, hier midi alors que nous pique-niquions au bord d’un lac avec une vue sur les montagnes majestueuses tout autour nous pouvions entendre trois jeunes femmes espérer pouvoir faire un voyage l’année prochaine au Japon (pas en Asie en général, au Japon)
    Je trouve curieux cette nouvelle curiosité pour le Japon !!

    Une bise (même si ce n’est pas du tout Japonais comme pratique)

    Bleck

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    1. Je ne saurais pas t’en dire la raison. En ce qui me concerne, c’est surtout parce que nous avions des voisins Japonais quand nous étions enfants, en Suisse, et ma soeur (américaine) a gardé le contact avec eux, donc quand elle a appris qu’elle avait de fortes probabilités d’avoir Alzheimer un jour, elle a décidé d’apprendre cette langue, qui est l’une des plus difficiles à apprendre au monde. Un an plus tard, j’ai reçu la même nouvelle, et comme ma soeur s’y était déjà mise, je l’ai rejointe dans son apprentissage, c’est plus facile à deux 🙂 Il y a beaucoup de choses que je n’aime pas du tout de cette culture, et mon voyage s’est bien passé mais m’a confirmé que c’est un pays très fermé, sexiste, raciste, et qui n’accepte pas du tout les gens « différents » comme moi. Mais le japonais est fascinant comme langue, dix mille fois plus compliqué que tout ce que j’ai pu apprendre dans ma vie, et ça m’intrigue. Je regarde donc des séries japonaises pour essayer de comprendre quelques mots par-ci par-là, mais pour l’instant c’est pas gagné 😆
      Bise aussi 🙂 (effectivement, les japonais ne se touchent pas (ils se serrent même la main extrêmement rarement), c’est presque inconfortable à regarder dans ces séries!)

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  2. About Japan, do you know « Stupeur et Tremblements » by Amélie Nothomb? If you don’t know it, you can listen to it. There are people who hate Amélie Nothomb as well as people who enjoy reading her books, but without testing, you can’t know which group you belong to.
    Have a nice day.

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    1. I read it a very, very long time ago, and I think I liked it. I read a few other books written by her, but I’m not a super fan in general. I met her, too, in person, in Toronto, once, at the Alliance française 🙂 Have a nice day, too!

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  3. Je ne savais pas que tu étais allée au Japon, je suis contente pour toi, tu as certainement pu pratiqué un peu cette langue particulièrement complexe?
    j’y suis allée avec mari et fils (qui apprenait le japonais à l’époque) et j’ai beaucoup apprécié ce voyage, mais surtout du côté culturel (monuments, religions, etc..), parce que du côté relationnel, en effet, c’est assez pauvre. Difficile d’entamer une conversation en japonais, et encore moins en anglais ou en français, et c’était bien dommage. Nous nous sommes sentis malgré tout très en sécurité partout où nous sommes allés (Tokyo, Kyoto, Hiroshima, etc..), la police (invisible ) était bien présente. Je n’ai vu aucun militaire en effet.
    J’ai lu plusieurs fois le livre de Amélie Nothomb, j’ai vu le film tiré du livre avec Sylvie Testud plusieurs fois, et je pense que ce livre et ce film résument bien le Japon (même actuellement).
    Voili un petit aperçu de mon ressenti sur le Japon.
    Catherine de Bretagne

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    1. Salut coupine 🙂 Oi je suis allée au Japon début avril, c’était très chouette! Je ne connaissais pas assez de japonais pour le parler à cette époque, à part pour dire bonjour-merci-au revoir. En fait je ne le parle pas du tout, même maintenant, mais j’arrive un peu à lire et à comprendre des phrases simples quand je regarde des dessins animés 😆 J’aimerais bien y retourner mais le père Noël m’a dit que côté budget c’était un peu rikrak cette année, alors à la place je vais en Irlande, ce qui ne me permettra pas vraiment d’utiliser mes nouvelles compétences linguistiques, mais qui sera malgré tout très chouette j’en suis sûre 🙂

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