Le traducteur de lettres d’amour

C’est rare que je sois triste qu’une histoire se termine, mais là, j’aurais vraiment voulu que ça continue encore longtemps! Tous les personnages étaient si attachants et intéressants, et l’endroit (Tokyo) et la période historique (juste après la Deuxième guerre mondiale) si fascinants, que j’aurais aimé savoir ce qui se passait avec ce professeur, ces petites filles qui vont se retrouver dans des situations assez effrayantes, ce traducteur de lettres pour le Général MacArthur qui a « une tête de Japonais » mais « un uniforme de GI américain, » cette jeune femme qui a perdu sa nationalité américaine et s’est retrouvée coincée au Japon pendant la guerre, cet homme qui se fait renvoyer au Japon à la fermeture des camps d’internement au Canada, cette jeune femme qui arrive à s’échapper de sont « travail » de « danseuse pour soldats américains » à Ginza…

J’ai appris des millions de choses fascinantes grâce à ce bouquin (que j’ai écouté en anglais (avec une narratrice excellente), mais ma frangine l’a lu en français). Je ne savais pas du tout que beaucoup de Japonais vivant en Chine, au Canada, ou en Corée, s’étaient fait « rapatrier » de force au Japon après la guerre alors que cela faisait parfois des générations qu’ils en étaient partis, et que les Japonais les haïssaient parce qu’ils parlaient mal (ou parfois même pas) le japonais, se conduisaient comme des barbares (à « rire comme les Américains, la bouche ouverte, et on voyait toutes ses dents! »), volaient le travail des « vrais Japonais, » etc. Je ne savais absolument pas que les Américains avaient occupé le Japon pendant sept ans après la guerre, sous la direction du Général MacArthur, pour « démocratiser » et démilitariser le pays et reconstruire son économie tout en respectant l’empereur (au lieu de le décapiter), à tel point que ce Général était perçu comme un héros pour les Japonais alors qu’ils venaient de se faire bombarder par ces mêmes Américains. Je ne savais absolument pas que MacArthur avait aussi refusé de faire quoi que ce soit contre les quelques communistes japonais de l’époque, contre l’avis des Américains à la Maison blanche bien sûr, à tel point que ces groupuscules communistes avaient finalement pratiquement disparu du Japon, contrairement à ce qui s’est passé dans les autres pays d’Asie. Je n’avais jamais bien compris pourquoi le Japon est un pays si différent des autres pays d’Asie, et ce bouquin (et les tones de pages Wikipedia que j’ai lues sur tout ça) m’a expliqué beaucoup de choses!

Ce livre n’est pas une ode aux Américains, loin de là, et on comprend rapidement que rien n’est facile, ni pour les Japonais ni pour les Américains, et qu’il y a des bons et des méchants dans les deux clans, mais c’est comme une vignette sur la vie de ces gens et leurs soucis et leurs joies et leurs peurs. Les lettres (souvent extraordinaires) envoyées à MacArthur aident énormément à mieux comprendre ce qu’était que la vie au Japon à cette époque.

Il n’y a pas vraiment de « happy ending » hollywoodienne dans cette histoire, la vie continue, mais Aya et son père, Matt et Nancy, Kondo Sensei, et Fumi et sa grande soeur resteront avec moi pendant encore longtemps!

12 commentaires sur “Le traducteur de lettres d’amour

Ajouter un commentaire

  1. Did you know that Brazil is home to the largest Japanese population outside of Japan? Super interesting too. I just ordered the novel from my public library!

    J’aime

      1. When the US and Canada were closing or restricting immigration from Japanese people (betwen the wars), Brazil needed workers to cultivate tea, rice and coffee.

        J’aime

Répondre à N Annuler la réponse.

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑